Le FFC, 10 ans…

…et surtout la santé ! |

Chaque année, depuis près de dix ans, on se demande si écrire et publier des critiques de livres vaut l’effort, passé l’enthousiasme euphorisant de partager une lecture appréciée. On se l’est quelques fois demandé quand certains d’entre nous prenaient du retrait ou tout bonnement lâchaient l’os. On se l’est souvent demandé quand on ne produisait rien pendant des mois, ou qu’on pensait produire dans le vent. On se l’est encore demandé quand on a eu droit à la gratuité de commentaires acerbes et cyniques. Rien d’autre que nos propres caprices de gamins, on le sait, auxquels on n’a pourtant jamais cédé.

Quand le site a été piraté à plusieurs reprises il y a quelques semaines, on ne s’est pas vraiment posé la question. Ni non plus aujourd’hui, surtout pas aujourd’hui, après que trois idiots décervelés ont assassiné, en même temps que 17 personnes, le rire et la pensée.

Le dernier dessin de Philippe Honoré, posté sur le compte twitter de Charlie Hebdo le matin du 7 janvier.

Avec en tête une nébuleuse noire de mille pensées douloureuses impossibles à ordonner et à prononcer, on continue de lire, d’écrire et de publier, quand bien même cela paraît modeste et futile face à la pertinence effective d’une balle qui explose ou d’un charnier au Nigeria. On aurait apprécié fêter l’anniversaire du Fric Frac Club sous d’autres auspices, mais il faut avouer qu’ils nous ont un peu coupé la chique.

Tant pis. Tant pis pour eux, on continue. On ouvre en fanfare et on fera la fête toute l’année qui vient en continuant à rire et à penser. Dès maintenant :

— on ouvre les contributions au FFC, c’est par là ;

— on ouvre une colonne à l’OUTRAPO, l’Ouvroir de Traduction Potentielle (à ne pas confondre avec l’Ouvroir de Tragecomédie Potentiel, ici) qui, on l’espère, fera florès (publications à venir) ;

— on ouvre enfin un chantier de reprise intégrale des dossiers critiques de la revue Cyclocosmia pour le printemps, dont on poursuivra avec ferveur les projets en sommeil.

C’est déjà suffisant pour vous souhaiter de bons vœux et de bonnes lectures. La bise mes chéris.

— Le Fric Frac Club.


3 replys to Le FFC, 10 ans…

  1. Bonjour,
    Ravi que vous continuiez votre travail, et surtout qu’il conserve une nature passionnelle. Ravi enfin que vous ouvriez de plus en plus votre revue à d’autres participants, même si, bien sûr, cela ouvre d’autant la possibilité à une volatilité des posts.
    En parlant d’ouverture, je n’ai pas très bien compris l’OUTRAPO. Voulez-vous des traductions ? Cela ne va-t-il pas poser quelques problèmes de droits ?
    Bien à vous, bonne nouvelle année, et bon courage.

    1. Merci Pierre pour votre commentaire. Évidemment, pour publier n’importe quel type de texte, y compris des traductions, il faut avoir autorisations & droits ou piocher dans le domaine public. Ce que nous avons déjà fait par ailleurs, avec Steiner, Arlt ou Weerth. Nous publierons certainement plus de traductions à l’avenir.
      Par ailleurs la vocation de l’Outrapo, dans un premier temps, est d’inviter les traducteurs à parler de leur travail, à pointer les « problèmes » (soit, les contraintes) auxquels ils sont confrontés ou qu’ils se créent lorsqu’ils traduisent ou simplement qu’ils pensent au passage d’un texte à l’autre, d’une langue à l’autre. Ce peut être à partir d’un mot, d’un mécanisme, ça peut concerner les conditions de production de la traduction ou une expérience en particulier autour d’un livre. Comme certains posts de Claro sur son blog le Clavier Cannibale, certains posts de Markowicz sur son facebook, mais le modèle est celui de l’espagnol Trujamán de l’Institut Cervantès (http://cvc.cervantes.es/trujaman/) : une chronique de textes courts, très régulière, qui va de la traductologie au délire pataphysique…

  2. Enthousiasmante idée, ça, l’OUTRAPO. Quant aux autres projets et rubriques, qu’importe la fréquence, c’est toujours un plaisir de les lire, d’y glaner matière à réflexion et pile à lire croissante…merci et belles lectures, le FFC!

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